Tête à claques

Texte et mise en scène Jean Lambert

Les Ateliers de la Colline

Mardi 12 et mercredi 13 avril 2011 à 19h

Dès 9 ans
Durée 1h15
Tarif E / Fr. 10.- avec la Carte Famille

Créé par le collectif belge des Ateliers de la Colline, ce spectacle est une véritable gifle théâtrale. Les deux comédiens, à l’énergie débordante et contagieuse, évoluent dans un décor très « art brut » pour dépeindre leur réalité, celle d’une famille besogneuse, rejetée, ridiculisée, dénigrée par la communauté.

«Et pourquoi qui z’ont fait ça ? Et comment ça ? Comment qui z’ont fait ça, quoi ? Eh bien, voilà...» Tête à claques, Jean Lambert

Pour le douzième anniversaire des jumeaux, leur mère avait invité les voisins à
un grand repas. Les plats n’ont jamais pu être servis. Trop d’incendies volontaires
ce jour-là… Bien des années plus tard, les deux frères se retrouvent à la
table du festin avec d’étranges invités et nous emmènent dans le récit épique
de leur vie. Qui a réellement mis le feu ce jour-là ?
Créé par le collectif belge des Ateliers de la Colline, ce spectacle est une véritable gifle théâtrale, de la trempe des cinéastes et frères Dardenne.
Les deux comédiens, à l’énergie débordante et contagieuse, évoluent dans un décor très «art brut» pour dépeindre leur réalité, celle d’une famille besogneuse, rejetée, ridiculisée,  dénigrée par la communauté. Le décor se méta morphose à vue, des marionnettes géantes prennent vie... Un village entier s’anime sous nos yeux.

Avec Tête à claques, le collectif parvient à proposer un théâtre où engagement social et maestria artistique se conjuguent et se subliment.

Texte et mise en scène Jean Lambert
Conception et univers graphique Dominique Renard
Interprétation Quantin Meert, François Sauveur
Vie du plateau Vanessa Lequeux
Réalisation scénographique Daniel Lesage, Saher Emran
Maquillage Dominique Brévers
Impression sur toile Vincent Vervinckt
Régie son Mathieu Lesage
Régie et création lumières Zének Doryn
Compositions originales Aurélie Dorzée, Tom Theuns
Construction des décors Sylvain Thiry, Christophe Swerdtfergers, Radouane Gammoudi

Production Christine Robinson
Coproduction Une création des Ateliers de la Colline avec le Théâtre de la Place et Art/E Dieppe

« Le bon-heur! Pas d'autre mot pour dire l'état dans lequel on sort de Tête à claques (dès 9 ans), des Ateliers de la Colline. Pas grand-chose d'heureux pourtant dans le parcours des jumeaux, Stef et Mika. Au village, leur père travaille à l'usine où il est la risée de ses compagnons. (…) D'épisode en épisode, la vie de Stef et Mika est un vrai calvaire mais les Ateliers de la Colline nous la racontent avec un humour sauvage, une inventivité, une générosité qui emportent tout sur leur passage.
Portés par deux comédiens formidables, Quantin Meert et François Sauveur, le spectacle est un émerveillement de tous les instants grâce aux poupées géantes et à l'univers graphique de Dominique Renard, manipulées sur le plateau par Vanessa Lequeux. Grâce aussi à l'univers sonore de Mathieu Lesage et aux partitions originales d'Aurélie Dorzée et Tom Theuns. Grâce surtout à l'écriture superbe et à la mise en scène de Jean Lambert. Sans aucun misérabilisme, il évoque le monde ouvrier et agricole dans sa crue réalité. »
                                                                                                          Jean-Marie Wynants, Le Soir


« (…) Le décor à métamorphoses constantes, réalisées à vue par une manipulatrice intégrée au jeu, est un personnage à lui seul. Il intègre la bourgade, le café, l'usine, l'école, les terrains vagues... Il rythme les actions leur insufflant une dynamique à une œuvre qui cerne l'humain dans ses dimensions monstrueuses autant que profondément généreuses, qui démonte des mécanismes sociaux et économiques broyeurs des faibles.
L'attention est éveillée grâce à une foule de trouvailles sans cesse renouvelées qui renforcent la clarté du propos, l'épaisseur psychologique ou sociale des figurants. Le plaisir théâtral est sans faille. On sort de la représentation ébloui, ému, interpellé. Les Ateliers de la Colline ont réussi un travail exemplaire tant au niveau de la forme qu'à celui du fond. Bravo! »
                                                                                                       Michel Voiturie, RueDuThéâtre


« Salutaire gifle, théâtrale, Tête à claques bouscule l'individu, la foule, le spectateur et l'humain. Tant de misère, de cruauté, de violence tendue, de sensibilité soutenue dans un spectacle total dont nul ne sort indemne.
Sans concession, Jean Lambert, auteur et metteur en scène de ce texte brillant, va jusqu'au bout de sa logique et aborde, en sous-couches, des thèmes aussi importants que la parole, dite ou non.(…)
Pour enfants dès neuf ans, Tête à claques s'adresse indiscutablement à tous. Il s'y passe, il s'y dit et il s'y dénonce tant de choses... Du théâtre rare et complet, comme on l'aime. »
                                                                                            Laurence Bertels, La Libre Belgique


« Les meilleurs spectacles ne sont-ils pas ceux qui nous prennent à la gorge et aux tripes ? Si oui, celui-ci en fait partie. Une énergie décapante (texte et mise en scène de Jean Lambert, jeu de Quantin Meert et François Sauveur) pour raconter l’histoire qui se répète : deux gamins boucs émissaires comme l’a toujours été leur père dans le village ; la cruauté, l’angoisse, la souffrance des hommes dans leur relation. Pour leur donner vie sur scène, Dominique Renart a crée de nombreuses poupées d’une présence étonnante ! Et c’est un village entier qui s’anime devant nos yeux (grâce aussi à la discrète et efficace Vanesa Lequeux). Tout est juste dans ce spectacle – drôle tonique et émouvant – qui va sans nul doute toucher les enfants là où ça fait mal … pour leur faire du bien ! « En parler surtout ! «  dit Mika à son frère… »
                                                                                                             Sarah Colasse, Le Ligueur


Prix de Madame la Ministre de la Culture et Coup de foudre de la presse aux Rencontres de Théâtre jeune public – Huy 2007

Théâtre Forum Meyrin : Qui sont les Ateliers de la Colline, ce collectif né en 1975 ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui?
Jean Lambert : Le collectif existe encore et fonctionne toujours sur les mêmes principes idéologiques sur lesquels la compagnie fut fondée. Égalité des fonctions et des salaires, combats pour un autre système de production, engagement politique affirmé. Les 35 années de fonctionnement ont chacune amené des sources de conflits, des questions à résoudre, des divergences et des débats
brûlants. À l’intérieur de cette pratique, nous pouvons aussi nous baser sur des constats objectifs : près de 30 spectacles professionnels produits de manière autonome – c’est-à-dire que nous en restons les artisans depuis la genèse jusqu’aux représentations publiques en assumant toutes les fonctions artistiques et administratives de la production ; une centaine de spectacles produits dans les écoles ; un million de spectateurs en représentations scolaires et tout public ; une compagnie structurée autour d’un contrat de confiance avec les pouvoirs publics qui l’aident financièrement ; un rayonnement important débordant des frontières
de notre communauté.

TFM : Pourquoi cette envie de se pencher sur « la stigmatisation
des faibles dès le plus jeune âge et leur fonction de boucs émissaires » ?
JL : Je pense qu’il ne faut pas préserver l’enfance de la conscience des problématiques humaines. Ils y sont totalement impliqués et « appelés » bien souvent à devoir les prolonger comme des éléments normaux de la vie en société. Donc, les éveiller très jeunes aux dysfonctionnements est important.

TFM : Parler de ce qui ne va pas, de ce qui ne passe pas, c’est le type de message que vous voulez faire passer à votre public? Que, de toute façon, il vaut mieux raconter plutôt que de se taire?
JL : Oui ! Par essence, le théâtre est l’art du conflit. Comme tout récit, nos spectacles décrivent comment les personnages se sortiront – ou pas ! – d’une situation problématique. Tout récit repose sur le conflit. C’est son dénouement qui, le plus souvent, détermine son sens moral. Le nôtre porte sur l’importance de la solidarité.

TFM : À l’instar des frères Dardenne, de Lucas Belvaux, de Poelvoorde dans ses films autochtones, du collectif Frémok, l’artiste belge a-t-il une propension à vouloir se confronter à la réalité de sujets qu’on va dire plus « sensibles » ?
JL : Jean-Pierre et Luc, Lucas et Benoît sont des amis et complices ! Ce qui nous relie, bien que chacun d’entre eux ait sa manière de voir et une position très différente vis-à-vis du contexte politique, c’est que nous refusons de décoller le « rêve » du réel ! Ainsi, le rêve est une manière originale de penser le réel. Nous pensons aussi que le théâtre, ou l’art en général, est une opportunité d’aborder l’interdit, le sensible, le tabou. C’est comme ça que la perception du réel peut se transformer. C’est en abordant les sujets « sensibles » que nous opérons comme artistes et non comme marchands.