Un décollage réussi
Du vendredi 3 au dimanche 5 septembre, le TFM vous a conviés à son ouverture de saison. La fête fut belle et vous avez été nombreux à y participer. Du fond du cœur, merci.
Une joie profonde, immense, tellurique: tel est le sentiment qui nous habite en ce lundi matin 6 septembre, au terme d’un week-end riche en émotions. Vous retrouver, cher public, dans les espaces lumineux du Forum, partager avec vous nos enthousiasmes, vous dévoiler la programmation 2021-2022, vous divertir, vous régaler et, oui, vous mettre au défi, tout cela avait le parfum d’un bonheur longtemps différé et enfin advenu. Alors bien sûr, il nous a fallu ruser quelque peu, les conditions sanitaires rendant périlleuse l’organisation d’un lancement de saison traditionnel, avec réunion de plusieurs centaines de personnes dans la salle du théâtre et agapes surpeuplées… Qu’à cela ne tienne! Les équipes du TFM ont imaginé et conçu un événement différent, étiré dans le temps et l’espace; et à en juger par les sourires qui éclairaient vos visages, nous avons transformé l’essai.
Tous les sens à la fête, ou presque (pour le toucher, on attendra encore un peu)
L’ambition de ce week-end de retrouvailles? Elle était de vous séduire par les yeux, les oreilles et les sens plus « terrestres » – quoique tout aussi nobles – du goût et de l’odorat.
Nous avons entrepris de charmer votre regard dès vendredi soir, à l’occasion du vernissage de l’exposition Un silence qui fait du bruit (visible jusqu’à la fin du mois de septembre). Difficile de faire mieux en matière de préliminaires amoureux: en effet, les photographies de Mark Henley documentent merveilleusement la persistance, l’endurance et la vitalité des actrices et acteurs du spectacle vivant. Mark était là, de février à mai 2021, alors que le TFM ne pouvait pas donner de spectacles et que vous avions décidé, en réaction, de prêter le plateau aux artistes de la région désireux d’y répéter. Il était là, dans la salle, son objectif saisissant des créations en devenir, envers et contre toute fatalité pandémique. Parce qu’il n’a jamais été question de renoncer. Que le silence, l’aboulie ou le désespoir ne sont pas des options.
De la nourriture pour les yeux, il y en eut encore tout le week-end grâce aux clips vidéo machinés par C-Side, qui vous ont présenté les spectacles à l’affiche de la saison 21-22. Quel plaisir de voir qu’un public constamment renouvelé venait prendre connaissance ainsi de la programmation ! Du plaisir, il y en eut encore devant Venae, performance de la danseuse Eva Hendier qui a ravi les spectatrices et spectateurs présents dans le foyer central, tout comme il y en eut dans le camion-théâtre de Yann Frisch, où le magicien a donné plusieurs représentations du Paradoxe de Georges – son talent insolent et son humour ont fait mouche, tant auprès des enfants que des adultes.
S’agissant de l’ouïe, ce fut un véritable festival! A commencer par celui offert par la fanfare Revuelta. En avant la musique: ces délicieux énergumènes ont trouvé semble-t-il la recette pour dynamiter la proverbiale réserve des protestants! Samedi et dimanche, la Revuelta a déambulé dans le patio, dans les foyers ou sur la place des Cinq-Continents, distillant des sets qui fleuraient bon l’exubérance et drainaient un public charmé dans les entrailles du TFM. Que celle ou celui qui n’a pas eu envie alors de tortiller des hanches ou de pousser la chansonnette nous contredise maintenant… ou se taise à jamais! Enfin, au rayon des futures extases auditives, comment ne pas mentionner la présence de Radio Vostok in corpore? Charles, Alexis et consorts se sont fait un devoir de présenter aux curieux Radio Bascule, la plateforme de podcasts née d’une collaboration entre les Vostokiens et le TFM, et ils ont pu faire visiter aussi le studio d’enregistrement flambant neuf dans lequel Midi Bascule verra le jour en octobre. Un bien bel écrin pour cette émission qui observera le monde de la culture sous le prisme des chambardements qui secouent notre époque. A noter pour finir que l’Undertown était également de la partie, avec une buvette-karaoké pas piquée des vers ainsi que, le soir venu, une offre de concerts du feu de Dieu.
Pour beaucoup, le point d’orgue du week-end fut le lunch énigmatique que notre chef et son équipe ont mitonné samedi et dimanche. L’idée était, comme d’habitude, d’ensorceler vos papilles gustatives, en y apportant cette fois-ci une touche d’originalité : il vous incombait d’identifier dans les plats servis plus d’une douzaine de spectacles de la programmation 21-22, astucieusement dissimulés dans l’intitulé d’une entrée, le dressage d’une préparation, le choix d’un produit ou l’origine d’une recette. Pouvons-nous être francs? Nous avons savouré en gourmets l’engagement dont tous les convives ont fait preuve. Jamais sans doute on n’avait autant feuilleté notre plaquette de saison à l’occasion d’un repas! Les hypothèses fusaient, des rapprochements parfois improbables étaient faits, dans une symbiose réjouissante entre dégustation de notre cuisine et découverte des spectacles à l’affiche. Quant aux enfants et aux soiffards, ils ne furent pas oubliés – dès le lunch terminé, la brigade du TFM a embrayé sur le Bar des Fossoyeurs (baptisé de la sorte car c’était l’endroit rêvé pour faire le deuil de votre ligne) dans le patio, dont l’offre en crêpes et en sirops a attiré les enfants comme des mouches. Nous connaissons même de grands enfants, la trentaine bien frappée, qui n’ont pas mégoté sur les douceurs pâtissières, tandis que d’autres ont trinqué vaillamment à la santé de l’art et des artistes. À tous, nous ne pouvons que donner raison!
Que vous ayez pu être des nôtres ou pas pour goûter à tous ces événements, nous conclurons sur une invitation qui coule de source: devenez les goûteurs privilégiés de la saison 21-22, elle en vaut sacrément la peine !
