Un théâtre nomade

Ce printemps, le Théâtre Forum Meyrin investit l’espace public à la rencontre des Meyrinoises et Meyrinois.

Il est dynamique, enthousiaste et déborde d’idées. Il serait capable de mettre sur orbite un satellite bricolé avec des bouts de ficelle et des pans de carton – et en effet, pourquoi le nouveau directeur artistique adjoint du TFM ne viserait-il pas les étoiles, lui dont le théâtre s’apprête à jouer sous le ciel meyrinois ?

Rencontre avec Yoran Merrien, qui lève le voile sur la programmation à venir.


Yoran Merrien, qui êtes-vous et d’où venez-vous ?
Je suis un enfant du Pays de Gex, où j’ai fait mes armes dans la culture, en particulier à l’Esplanade du Lac de Divonne-les-Bains et comme directeur du théâtre et cinéma Le Bordeau à Saint-Genis-Pouilly. En fait, mes premières amours furent musicales : je me suis frotté à la guitare et au chant dès la fin du collège, avec un peu batterie pour faire bonne mesure. Notre groupe a d’abord donné dans le punk, puis nous nous sommes orientés au fil du temps vers des styles tels que l’afro, le reggae, le funk, bref, des musiques qui chaloupent !


Y a-t-il un ou des spectacles qui vous ont marqué ces dernières années ?
Je songe spontanément à Littoral de Wajdi Mouawad, que j’avais vu d’ailleurs ici même. Une oeuvre puissante et peut-être bien l’origine de ma vocation dans ce domaine. Ou, plus récemment, à L.U.C.A (Last Universal Common Ancestor), que j’avais accueilli lors de la saison 2020-2021 à Saint-Genis. Il s’agit d’une proposition touchante et juste de deux artistes qui sont les petits-fils d’immigrés italiens mais qui ont, eux, toujours vécu en Belgique. Leur spectacle nous entraîne dans une odyssée mêlant histoire familiale et réflexion sur l’identité, les origines et le ressac perpétuel des flux migratoires.


La fin de saison 2021-2022 du TFM se déroulera hors les murs. Pourquoi et surtout… comment ?
La raison est d’abord structurelle. Les travaux du projet du cœur de Cité s’apprêtent à démarrer et leur impact sera tel qu’une utilisation du théâtre à « l’ancienne», intensive, avec une programmation en salle, sera tout bonnement impossible pendant au moins une année et demie.

Or, nous avons décidé de faire de cette contrainte une force : l’occasion est belle d’aller à la rencontre des Meyrinoises et Meyrinois en leur offrant des spectacles de rue accessibles, décalés et un rien canailles ! Nous avons donc quatre projets pilotes durant le printemps 2022, prélude à une saison 2022-2023 qui sera entièrement délocalisée avec plus d’accueil de chapiteaux, du théâtre dans l’espace public ou dans certains lieux encore à confirmer. Je souligne au passage que le Forum lui-même restera ouvert et fonctionnel : il sera possible d’y acheter des billets ou d’y obtenir des informations, la bibliothèque continuera ses activités…


Quels sont ces quatre spectacles printaniers ?
Du 28 avril au 1er mai, nous serons sous chapiteau sur le parking du Centre sportif des Vergers, où la Cie Akoreacro présentera Dans ton coeur, un moment de cirque plein d'humour qui retrace les étapes de la vie de couple.
Du 2 au 7 mai, Une série noire se jouera à l’Auberge des Vergers, sous la forme d’un repas-spectacle qui comblera les amateurs de polar et les gourmands.
La semaine suivante, nous investirons la place de Meyrin-Village avec Les gros patinent bien, un cabaret de carton à hurler de rire.
Enfin à la mi-juin, au boulodrome des Arbères, un spectacle réservé aux adultes, This Is Not a Love Song de Lola Giouse, racontera les aléas de la passion amoureuse et sexuelle. En résumé, notre ambition est d’aller à la rencontre du public, de l’apostropher plus directement, et l’éventail des spectacles proposés pour cette fin de saison devrait nous aider à y parvenir.


Propos recueilli par Olivier Mottaz, Théâtre Forum Meyrin

Interview paru dans le Meyrin ensemble d'Avril 2022, N°243

 

Retrouvez l'interview du Meyrin Ensemble consacré à Yoran Merrien

 

Réservez vos places pour l'un de nos spectacles Hors les murs !

 

 

 

 

 

 

 

Paru le: 04.04.22