Chat Perché, opéra rural

D’après Marcel Aymé

Compagnie Bouche d’Or

Mardi 22 et mercredi 23 mars 2011 à 19h

Dès 8 ans
Durée 1h15
Tarif  E / Fr. 10.- avec la Carte Famille

Dans un petit village jurassien, Delphine et Marinette vivent en parfaite harmonie avec les animaux, dans la  ferme de leurs parents. Mais les bêtes ont cela d’étrange qu’elles sont douées de parole… et d’une personnalité pour le moins troublante. Un spectacle chanté, à mi chemin entre les arts du cirque et le music-hall.

En partenariat avec Archipel, festival des musiques d'aujourd'hui
Avec le soutien de
 l'Association des Habitants de la Ville de Meyrin (AHVM)

« Le canard partit d’un bon pas, sans se retourner. Et comme la terre est ronde, il se retrouva au bout de trois mois, à son point de départ… » Chat perché, Caroline Gautier

Dans un petit village jurassien, deux sœurs, Delphine et Marinette, vivent en harmonie avec les animaux de leur ferme. Mais ceux-ci ont cela d’étrange qu’ils sont doués de parole… et d’une personnalité pour le moins troublante : le canard est curieux, vif d'esprit et intrépide ; le cochon, prétentieux et soupe au lait ; l'oie, pipelette et oisive, etc. Tandis que les parents, paysans rustres au cuir épais, travaillent la terre, les sœurs, elles, éparpillent leur jeunesse aux quatre vents…

C’est dans le Jura fantastique, celui de l’absinthe et de la Vouivre, que Marcel Aymé a planté le décor de ses contes. L'univers qui imprègne ce spectacle à mi-chemin entre les arts du cirque et le music-hall, est aussi puissant qu’aérien, drôle que magique. Dans cette nouvelle création de la Romande Caroline Gautier, un « opéra rural » réunissant Jean-Marc Singier à la composition musicale et Dominique Boivin à la chorégraphie (pour ne citer qu’eux), une petite fanfare et des voix multiples caresseront de leur souffle les mots du célèbre conteur qui destinait ses textes aux « enfants âgés de 4 à 75 ans ».

Chat Perché, opéra rural
d’après Les Contes du Chat perché de Marcel Aymé
(© éditions Gallimard 1939)

Livret, adaptation et mise en scène Caroline Gautier
Composition musicale Jean-Marc Singier
Chorégraphie Dominique Boivin
Costumes Sylvie Skinazi
Collaborateur artistique Olivier Fredj
Collaboratrice chorégraphie Christine Erbé
Chef de chant Véronique Briel
Lumières Daniel Lévy
Direction musicale Pierre Roullier
Contorsionnistes Johanna Hilaire, Anne-Claire Gonnard
Basse-baryton Michel Hermon
Mezzo-soprano Sylvie Althaparro
Ténor Marc Molomot
Contre-ténor Robert Expert
Soprano Sonia Bellugi
Danseur Salomon Baneck-Asaro
Ensemble 2e2m
Saxophone Pierre-Stéphane Meugé
Clarinette Mathieu Steffanus
Trompette Anthony Chevillon
Trombone Patrice Hic
Percussion Vincent Limouzin

Directeur technique Sébastien Babel
Régisseure lumière Marianne Pelcerf
Régisseur plateau Vincent Hully
Chargée de production Agathe Lebelle
Directeur de production Daniel Sultan

Production Artis Diffusion
Coproduction Bouche d’Or - Cie Caroline Gautier, Ensemble 2e2m, Arcal, Fondation Royaumont, Festival Archipel-Genève, Le Théâtre-Scène nationale de Mâcon
Soutien Opéra national de Paris, Fonds de création lyrique, Spedidam, association Beaumarchais-SACD
Aide Arcadi, Ville d’Argenteuil, Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Ile-de-France)

Action financée par le Conseil Général du Val-de-Marne

Photo Guy Vivien

CAROLINE GAUTIER- PRESSE

Les amours de Monsieur Vieux-Bois

Comédie-ballet de notre siècle

... De ces deux histoires, Caroline Gautier a eu l’idée un peu folle de tirer l’argument d’une comédieballet. Elle en a demandé la musique à Gérard Pesson, auteur de musiques souvent diaphanes, fragmentées, au bord du silence. D ‘une économie rigoureuse où le moindre geste de Dominique Boivin et de ses comparses, la moindre césure de phrase, la moindre note des musiciens sur scène est tellement contrôlée qu’elle jaillit en direction des spectateurs avec l’efficacité de l’étincelle électrique, naît un spectacle divertissant au meilleur sens, où tout fait mouche. (...)

Gérard CONDÉ  – LE MONDE

L’Amour à l’Opéra : comique !

Caroline Gautier a tiré de cette bande dessinée un mélodrame étourdissant où voisinent texte, chant et partie instrumentale. Comique, étonnant, plastiquement parfait, “ Les Amours de Monsieur Vieux-Bois ” sont à la fois une transcription fidèle de l’univers de Toepffer et une création époustouflante, inclassable

Marc VIOLINE –  L’ECHO DES SAVANES

LA TRILOGIE MINUSCULE

Précision millimétrique

Le plus étonnant ici, c’est la fusion du mot, de la musique et de la danse en une écriture théâtrale d’une précision millimétrique, dont la richesse ne “ coince ” jamais les interprètes. (...)

C.F. – L’ALSACE

La ténacité  du désir et les petites personnes

Une sorte d’opéra-ballet initiatique qui commence de façon “ archaïque ”, dans le silence, troué par les bruits, les sons, les mots scandés, devient orchestre de chambre, puis polyphonie vocale qui répond au mouvement chorégraphique.

M.S. – LIBERATION

La Trilogie Minuscule

Caroline Gautier adapte la Comtesses de Ségur avec infiniment de tact, de retenue et de sensibilité. Sa “ Trilogie Minuscule ” est un spectacle complet où la voix parlée et chantée, la danse et le théâtre instrumental sont sur un pied d’égalité. Le résultat est aérien et gracieux... L’accent mis sur une sophistication voulue fait contrepoids à une forte charge émotionnelle.

Gérard CONDÉ  – LE MONDE

“ La Trilogie minuscule ” a tout d’un grande...

La “ Trilogie Minuscule ” a tout d’une grande, intelligente et jubilatoire, entre sourire et tragédie, comme les douleurs d’enfance qui restent toujours les nôtres.

Maurice ULRICH – L’HUMANITE

CUORE OPERA

A la fin du XIXéme siècle, Edmondo De Amici fait la chronique d’une classe turinoise dans une Italie enfin unifiée.Auteur et metteur en scène de ce projet Caroline Gautier en a confié la musique au jeune compositeur italien Carlo Carcano. Discrète mais généreuse, la partition n’en frappe pas moins par son efficacité et sa justesse de ton, la pertinence psychologique s’alliant aux soucis de varier timbres et couleurs avec une finesse de touche qui égale celle de la mise en scène.

M.P. – DIAPASON

Entre drôlerie et étrangeté : un opéra contemporain

Cet opéra très composite et résolument moderne, revisite un pavé de la littérature italienne, l’œuvre de Edmondo De Amicis. A la fois croisement et carrefour artistique, cette « création mondiale » aspire à une élasticité, à une manière plus vivante d’envisager l’opéra. Avec le compositeur italien Carlo Carcano, Caroline Gautier à réussit un hommage très actuel aux valeurs éternelles de l’Ecole pour tous, un spectacle entre drôlerie et étrangeté.

LA NOUVELLE REPUBLIQUE

Le livre de De Amicis sur scène à l’Opéra Bastille

Le livret de ce «  Cuore-Opera » dans lequel français et italien alternent, et la mise en scène, sont de Caroline Gautier, bien connue comme interprète de mélodrame, c’est-à-dire de ces oeuvres où le texte parlé et la musique ont une importance égale. « La Gautier » qui pour une fois n’est pas sur scène, ne relit pas le texte ; simplement elle le lit, le monte, le raconte. Le spectacle qui dure une heure trente sans interruption réussit à éviter toute rhétorique, il est cru et amusant. Cuore Opera est pour les adultes un voyage dans la mémoire et pour les plus jeunes, la découverte d’un univers et de personnages qui n’ont rien de daté...

Sandro CAPPELLETTO – LA STAMPA

JEAN-MARC SINGIER – presse

TOHU-BOHU D’INSTRUS (1992), ZOMBRES-BLABLAÏKA-BALLERINABULLE (1989-1990), BOUTS-RIMES BURINES (1983), TRACES, ET STRETTES, EN STRATES…EN STROPHES (1989), A GOGO, DE GUINGOIS. S’IMMISCENT, EN PHASES, EN LICE, EN FILES, PELEMELE (1994), BLOCS, EN VRAC, DE BRIC ET DE BROC (1993). Ensemble Fa, Dominique My ; Accord / Una Corda 202762

Unique dans le paysage contemporain truffé de créateurs-théoriciens, Jean-Marc Singier impose à l’esprit le salutaire bon sens de l’oreille. (…) Chaque partition tire son charme d’une multitude de pistes. Dans Tohu-bohu d’intrus, sorte de théâtre d’ombres où se confondent éclairs de cuivres en sourdines et flashes de percussions métalliques, l’illusion règne à plusieurs niveaux. On croit suivre un défilé (impulsions et intonations de fanfare) et l’on se surprend à visiter ses àcôtés (relais de jazz avec trompette, station bucolique et sifflet rieur). (…) Pirouettes que ces entrelacs de trois clarinettes avec trois voix désarticulées et percussions obsessionnelles ? Nullement. Vrilles hautement plastiques conçues pour pénétrer l’intimisme feutré (Zombres), façonner un babil prosaïque (Blablaïka) ou animer une chorégraphie précautionneuse (Ballérinabulle). L’humour de Singier ignore les tabous : la chaîne de Bouts-rimés burinés coupe élégamment le cordon ombilical de l’ancien maître Donatoni.

Pierre GERVASONI –  DIAPASON (DIAPASON D’OR)

Il existe aujourd’hui chez certains compositeurs, et pas seulement hexagonaux (on peut citer les Allemands Schöllhorn et Goebbels), un penchant pour la miniature amusante, la légèreté virtuose et insouciante. Singier a étudié avec le compositeur roumain Aurel Stroë et avec Franco Donatoni. (…) Il a hérité du second une certaine coquetterie musicale, le goût du geste brillant, désinvolte, en un mot ornemental. (…) Il y a chez lui une volonté claire de pratiquer une sorte de théâtre sans gestes, en tirant le meilleur parti des instruments : c’est pour cela qu’on entend souvent des échos de jazz, de world music. L’Ensemble Fa est excellent dans la virtuosité et la désinvolture.

Costin CAZABAN – LE MONDE DE LA MUSIQUE

Caroline Gautier

Originaire de Genève, Caroline Gautier fit des études tant musicales (piano, chant) que littéraires (Universités de Genève et de Rome). Au conservatoire de Paris, elle fut l'élève en chant de Janine Micheau. Dès les années 1980, elle centre son travail sur les possibilités musicales du langage. Elle fait alors de fréquents séjours aux Etas-Unis où elle pratique l'improvisation musicale et la poésie sonore (Naropa Institute / Boulder, Colorado), travail qu'elle poursuit actuellement par des compositions vocales à partir de textes contemporains.
Caroline Gautier assure la formation vocale de nombreux chanteurs et comédiens. Elle a dirigé plusieurs masterclass sur le répertoire du mélodrame*.

 

Répertoire du Mélodrame

Elle est à l’origine de la redécouverte du mélodrame, dont elle recherche les partitions dans les bibliothèques de France et d’Allemagne. Elle donne de ce répertoire tombé en désuétude des versions mémorables. Ses enregistrements sous le label Accor / Musidisc, puis Universal sont d’inspensables références : Mélodrames romantiques allemands (1987), Balades de Schubert, Schumann, Liszt avec le pianiste William Naboré, Mélodrames français I (1989), oeuvres de Satie, Poulenc, Hahn, Saint Saens avec Wiliam Naboré, Medea de Jiri Antonon Benda pour voix et orchestre (1993) avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne, direction Olivier Cuendet et Mélodrames français II (1999) Oeuvres de Debussy, Satie, Hindemith, Gérard Pesson, Gérard Condé.

 

Créations Musico-Théâtrales

Parallèlement à ce travail d’interprète, Caroline Gautier fonde en 1986 sa compagnie Bouche d'Or pour laquelle elle crée des spectacles audacieux entre théâtre et musique. En 1992, elle se tourne vers le spectacle pluridisciplinaire et crée Les Amours de Monsieur Vieux-Bois d’après les albums en images de Rodolphe Toepffer, avec le compositeur Gérard Pesson, le chorégraphe Dominique Boivin et le plasticien Jean-François Lacalmontie. En 1997, c'est La Trilogie Minuscule, opéra de chambre d'après la Comtesse de Ségur et, en janvier 2005, elle s'offre la création de Cuore Opéra, d’après Emondo de Amicis.

* On appelle en musicologie «mélodrame» la jonction, dans une oeuvre musicale, d'une partie instrumentale avec un texte parlé, déclamé ou parlé/chanté.

Théâtre Forum Meyrin : Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce texte de Marcel Aymé ?
Caroline Gautier : Dans ces contes, on retrouve un mélange de réalisme, de description crue de la réalité et un côté plus fantastique, un humour décapant et une poésie qui permet d’avoir la vision d’un réel inspiré. Et c’est magnifiquement écrit. C’est même parfois jubilatoire. Ainsi quand le canard décide de partir en voyage autour du monde – menacé de casserole par les parents de Delphine et Marinette -. Il part d’un bon pas « sans se retourner et revient au bout de trois mois à son point de départ ». Marcel Aymé lui a fait donc effectuer le tour du monde en un paragraphe.

TFM : Comment avez-vous découvert ce texte ? Y êtes-vous liée d’une manière ou une autre ?
CG : Si je remonte dans mes souvenirs, j’ai reçu ce livre de Marcel Aymé comme prix alors que j’étais dans les classes primaires ; je me souviens encore de l’étiquette jaune qui figurait en première page. Par la suite, mon père nous les a souvent lus, choisissant les plus connus tels La Patte du chat ou Le Loup.
Chat Perché, opéra rural est un projet qui remonte à douze ans, mais, à l’époque, nous n’avions pas obtenu les droits. J’avais alors retenu cinq contes qui faisaient le tour des les saisons. Cette fois-ci, j’en ai gardé deux, Le Paon et Le Canard et la panthère.

TFM : Quand on se penche sur vos différentes créations, on se rend compte que l’école y tient une grande place. Pour quelles raisons ?
CG : Pour moi, c’était comme une seconde famille, une forme de communauté, comme d’ailleurs les troupes de théâtre. Et il est vrai que je me souviens d’une période assez magique quand je fréquentais l’école de Chêne-Bougeries, près de Genève. C’était une école de vie, l’occasion d’apprendre. Il est vrai que dans Les Contes du Chat Perché, il s’agirait plutôt d’école buissonnière !

TFM : Qu’est-ce qui vous a intéressé d’emblée dans la transposition de ces contes ?
CG : La possibilité d’y faire jouer une fanfare et d’utiliser les musiciens pour former un choeur d’hommes, forme répandue dans le Jura. La fanfare est une musique en marche, dans tous les sens du terme. Et je dois aussi avouer que lorsque j’étais petite nous suivions la fanfare tous les dimanches. Je savais que Jean-Marc Singier était un compositeur qui écrivait bien pour les cuivres.

TFM : En quoi ce que Chat Perché, opéra rural est-il un texte à même de séduire le public?
CG : On y rit et, selon moi, le rire rend intelligent. C’est donc un engagement contre la bêtise.

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