J’avance et j’efface

Un spectacle en forme de poupées russes, où tout s’invente sous nos yeux.

Sa mémoire ne dure pas plus de trois minutes. C’est embêtant, surtout quand on n’a que neuf ans, qu’on grandit, qu’on doit apprendre et reconnaître les siens. Mais c’est aussi une découverte permanente. C’est aussi l’assurance que le passé ne viendra jamais vous envahir. Quand on ne se rappelle rien, quand on n’a aucun souvenir, le présent prend enfin la place qui lui revient. Et tout ce qui arrive a toujours le goût de la première fois.

À partir du syndrome de Korsakoff, une maladie de l’oubli permanent qui existe bel et bien, la compagnie française du Théâtre à cru a construit un spectacle tout en disparitions. Il raconte l’histoire de Stirs et de sa nourrice japonaise Asaki, des stratagèmes qu’ils mettent en place pour déjouer les pièges de l’oubli, de la tendresse de leur relation qu’ils parviennent malgré tout à maintenir. Sur scène, les objets, les musiques, les interprètes disparaissent tandis que d’autres apparaissent en donnant l’illusion que tout s’invente sous nos yeux. Un théâtre en forme de poupées russes, mis en scène avec beaucoup d’inventivité et de beauté visuelle.

Écriture, conception et mise en scène Alexis Armengol
Interprétation Claudine Baschet, Laurent Seron-Keller
Interprétation et création dessin – animation Shih Han Shaw
Interprétation, création et réalisation vidéo – animation Frank Ternier ou interprétation et vidéo Mélanie Loisel
Interprétation, piano, chant et composition musicale Camille Trophème
Création et régie lumières François Blet et Rémi Cassabé
Réalisation costumes Linda Bocquel
Scénographie James Bouquard
Composition musicale, création et régie son Frédéric Duzan dit Zed
Diffusion, création et réalisation costumes Audrey Gendre
Production Marie Lucet
Administration Isabelle Vignaud
Régie son Matthieu Villoteau

Coproduction Centre dramatique régional de Tours, Théâtre Romain Rolland – Villejuif, La Halle aux Grains – Scène nationale de Blois, Théâtre Paul Éluard – Choisy-le-Roi

Soutiens et accueils en résidence Le Rayon Vert – scène conventionnée de Saint-Valéry-en-Caux ; CRÉA / Festival Momix / Scène conventionnée Jeune Public d’Alsace - Kingersheim
Avec le soutien de la Fondation Ecart Pomaret, de l’Institut Français, de la Région Centre et du Volapük (Tours)
Avec l’aide à la création du Conseil Général du Val-de-Marne et l’aide à la production d’Arcadi.
Merci à la Ville de Takamatsu et au Kijimuna Festa d’Okinawa (Japon) pour leurs accueils.

Crédits photos Frank Ternier, Marie Pétry, Christophe Raynaud de Lage, James Bouquard, Isabelle Vignaud

Si le sujet recèle une certaine gravité, la mise en scène, composée comme un kaléidoscope, est flamboyante.
Françoise Sabatier-Morel, Télérama

Alexis Armengol procède par mises en abyme et chemins de traverse. Il transforme l’histoire de Stirs en un parchemin déroulé sur le plateau, (...) mêle théâtre d’ombres, projections vidéos, chansons mises en boucles en direct sur scène, dialogue sur Skype avec la mamie de Stirs et esthétique japonisante et manga.
Eric Demey, La Terrasse

L'air de rien, Alexis Armengol bâtit, à l’usage des enfants et des grands un spectacle grave et léger, virevoltant et profond, mélancolique et joyeux à la fois. (...) Entre réalité brute et imaginaire, on se souviendra longtemps de ce voyage-là...
Nedjma Van Egmond, Théâtral magazine

Quant à la qualité exceptionnelle de cette pièce pour tous à partir de huit ans, il est un critère qui trompe d'autant moins que le fait est rare: après le salut, le public, majoritairement jeune, reste un moment en place silencieusement – comme subjugué par la force de ce qu'il vient de voir...
Pierre François, France Catholique